• Métier : ingénieure Systèmes
  • Organisation : ESA

A quoi ressemble une journée typique de travail ?

Ma mission est de suivre les aspects techniques et administratifs d’un projet particulier. Dans ma journée, il peut par exemple y avoir une réunion avec les ingénieurs d’un institut belge, qui développent un instrument destiné à voler sur Vénus. L’heure suivante, j’examinerai peut-être une livraison de couvertures thermiques fabriquées par une société portugaise pour un instrument qui détectera des exo-planètes. Lorsqu’aucune réunion n’est prévue, il se peut que j’examine une proposition concernant, par exemple, un instrument polonais qui sera embarqué pour une mission vers Jupiter ou une expérience qui implique des mesures du cerveau après le vol d’un astronaute. Il faut également prévoir du temps pour revoir nos contrats avec les instituts et les universités.

Quelle est la partie la plus intéressante de votre travail ?

La variété du travail. Ma section est impliquée dans des projets liés à la science, à l’observation de la Terre et à la microgravité. Le poste requiert une combinaison de compétences techniques et managériales, ainsi que des compétences non techniques pour “faire avancer les choses”. L’interaction fréquente avec les délégations de toute l’Europe rend ce poste unique au sein de l’Agence.

Y a-t-il des éléments de votre travail que vous n’aimez pas ?

La charge de travail est importante car je supervise environ 180 projets avec une équipe de quatre personnes. Nous nous efforçons de fournir un travail de qualité dans les meilleurs délais.

Comment êtes-vous arrivée à ce poste ?

J’ai soumis ma candidature au poste d’ingénieur pour les systèmes d’expérimentation au bureau PRODEX (PROgramme de Développement d’EXpériences scientifiques) de l’ESA, et j’ai passé l’entretien et le test. Plus tard j’ai candidaté au poste d’adjoint au chef de bureau, et j’ai passé l’entretien et le test avec succès. Le poste d’adjointe est ensuite devenu un poste de chef de section.

Quelles études avez-vous suivies, et cela a-t-il influencé votre parcours professionnel ?

Dès l’âge de 12 ans, je voulais devenir pilote et je savais que les mathématiques et les sciences étaient ma priorité. Plus tard, j’ai étudié l’ingénierie industrielle en électronique à la Erasmus Hogeschool de Bruxelles. En dernière année, j’ai découvert que l’on pouvait également devenir ingénieur en aérospatiale, ce qui était plus proche de ma passion pour l’aviation. J’ai donc poursuivi mes études pendant quatre ans à l’université de technologie de Delft, où j’ai obtenu un master en ingénierie aérospatiale.

Quelles sont les compétences non techniques nécessaires à votre travail ? Comment les avez-vous développées ?

Vous devez disposer d’un ensemble de compétences non techniques pour traiter avec des personnes d’origines culturelles différentes. Par conséquent, la communication – verbale et écrite – est très importante dans ce travail. Ces compétences s’acquièrent surtout par la pratique. Il existe des formations utiles : j’ai suivi une formation à la gestion des conflits, une formation à la médiation et un cours spécifique sur la façon de communiquer efficacement en tant que leader.

« Je voulais devenir pilote dès l’âge de 12 ans.
Je savais donc que les mathématiques et les sciences étaient ma priorité. »

Quelles ont été vos plus grandes satisfactions professionnelles à ce jour ?

Les projets qui me donnent le plus de satisfaction sont ceux pour lesquels je peux travailler avec une équipe très motivée et compétente. C’était le cas pour la mission PROBA-Végétation en tant qu’ingénieur système chez QinetiQ Space. Le développement de l’instrument LaRa (Lander Radioscience instrument) pour la mission ExoMars a également été extrêmement stimulant. J’ai aussi été responsable de la définition et du dimensionnement de produit pour le MTG (MeteoSat Third Generation) lorsque je travaillais à EUMETSAT en tant qu’ingénieur système. Il est gratifiant de pouvoir travailler sur des missions de petite et de grande envergure telles que MTG et JUICE, qui contribuent en fin de compte à une meilleure compréhension de la vie sur Terre.

Selon vous, quels seront les grands défis auxquels une personne exerçant votre fonction sera confrontée au cours des dix prochaines années, et avez-vous des conseils à donner sur la manière de les relever ?

Ces dix prochaines années, le programme PRODEX existera toujours et pourrait gagner en popularité parmi les États participants actuels, ce qui entraînera la mise en place d’autres activités dans toute l’Europe. Le défi de l’industrie et des instituts spatiaux sera de trouver des ingénieurs qualifiés ayant une formation en ingénierie spatiale. Le soutien technique et la formation fournis par l’Agence spatiale européenne sont essentiels à la réussite de ces projets spatiaux. Mon conseil est de rendre les études d’ingénieur attrayantes pour la jeune génération en commençant le plus tôt possible, dès l’école primaire. Les cours de mathématiques pourraient être plus intéressants pour certains si des applications concrètes étaient données.

Quel serait votre métier idéal ?

Un métier qui combine les relations internationales avec des compétences techniques et managériales. Cela peut être encore le métier de pilote pour une mission sur la Lune ????.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui envisage ce métier ? Y a-t-il, par exemple, des traits de caractère utiles ou de bonnes expériences professionnelles à mettre à profit ?

Travailler au bureau PRODEX requiert d’excellentes compétences interpersonnelles et une formation (master ou plus) en ingénierie ou en physique. Il est conseillé d’avoir une expérience professionnelle de 4 à 5 ans dans l’industrie.